Pour l'enfant, la musique précédait la lecture. C'était le premier langage. Les sons venaient avant les mots. Essentiels. Envoûtants. Purs mouvements comme le grand souffle libre des éléments.
A cette époque, toute expérience, chaque balbutiement de la conscience, s'apparentait à un champ électrique qui serait parcouru de décharges originelles aussi silencieuses que fulgurantes. La musique n’échappait pas à ce phénomène. Pour l'enfant, son langage encore techniquement incompréhensible, souvent inaudible, se prenait soudain à articuler un verbe d’or.
Alors, au milieu d’interminables sonorités, il tombait sur des séquences d’une mystérieuse beauté visionnaire. Alors, pendant quelques secondes, la musique lui faisait entendre l’inexprimable.
Ces quelques secondes me revisitent parfois. Je sais alors pourquoi j'écris. Et quel album écouter.
En témoigne, ici, la petite merveille née de la fusion du compositeur-interprète Guillaume Pintout, un talent fou à trente ans, son batteur, Cyrille Holodiuk, Haluka Chimoto, superbe au violoncelle, Ashley Rugge, poète, et à la basse, Damien Ossart.
Chronique de l'album en version originale /sous-titrée français...
Atmospheric. Absorbing. Haunting. With “ Every silver lining has a cloud”, their self-titled debut album, the French Post-Rock duo Guillaume Pintout and Cyrille Holodiuk displays in 10 tracks with a dense and poetic sound of aching beauty.
The tone is set immediately with the album-opening “Against all odds” a lonesome Atlantic gale-blown ode to the wind swarming of emotion and otherworldliness. And while “A stolen life”, the next track, truly encapsulates the delicately mournful, tensed and dramatic tenor that heightens most of the album – unlocking, as such, a panorama of desolate and elemental grandeur -, it is with “The leaden sky” that the album reaches its ultimate peak: commencing with brooding, feverish washes of guitar, it grows into a graceful cinematic soundscape that veers from chaotic to dreaming and back again.
Along with “Leaves across the road”, a mesmerizingly melodic track, culminating in cathartic guitars and drums sonic assaults -, it stands, without doubt, as the CD's outstanding moment. “Backward”, the tenth and last track, a slow, flowing, hypnotic-like treated guitar loop charged with an impending sense of dread, assume a more sullen, doom-laden demeanor strangely affecting, and utterly spell-bounding like a David Lynch’s slow motion dream sequence, thus ending the album on a haunting note.
Romantically sombre but seductive rather than gloomy, “ Every silver lining has a cloud”, drifts like swift nocturnal stormy clouds from one track into another, subsuming everything in the mix into its blissful, towering soulful radiance that’s impossible not to get lost in. A Gem.
The tone is set immediately with the album-opening “Against all odds” a lonesome Atlantic gale-blown ode to the wind swarming of emotion and otherworldliness. And while “A stolen life”, the next track, truly encapsulates the delicately mournful, tensed and dramatic tenor that heightens most of the album – unlocking, as such, a panorama of desolate and elemental grandeur -, it is with “The leaden sky” that the album reaches its ultimate peak: commencing with brooding, feverish washes of guitar, it grows into a graceful cinematic soundscape that veers from chaotic to dreaming and back again.
Along with “Leaves across the road”, a mesmerizingly melodic track, culminating in cathartic guitars and drums sonic assaults -, it stands, without doubt, as the CD's outstanding moment. “Backward”, the tenth and last track, a slow, flowing, hypnotic-like treated guitar loop charged with an impending sense of dread, assume a more sullen, doom-laden demeanor strangely affecting, and utterly spell-bounding like a David Lynch’s slow motion dream sequence, thus ending the album on a haunting note.
Romantically sombre but seductive rather than gloomy, “ Every silver lining has a cloud”, drifts like swift nocturnal stormy clouds from one track into another, subsuming everything in the mix into its blissful, towering soulful radiance that’s impossible not to get lost in. A Gem.
Sous-titrage français:
Atmosphérique. Passionnant. Envoûtant. Avec "Every silver lining has a cloud", leur premier album éponyme, le duo français Post-Rock, Guillaume Pintout et Cyrille Holodiuk, présente en dix morceaux un son dense et poétique d'une poignante beauté.
Le ton est immédiatement donné avec le morceau d'ouverture: "Against all odds", une ode solitaire au vent, balayée par un souffle Atlantique, surréelle et frémissante d'émotion. Alors que le morceau suivant: "A stolen life", résume en tout point la teneur à la fois délicatement mélancolique, tendue et dramatique qui imprègne l'intégralité de l'album - dévoilant ainsi un panorama d'une grandeur élémentaire et désolée -, c'est avec "The leaden sky" que l'album atteint son point culminant: commençant par une déferlante fièvreuse et menaçante de guitares et les assauts soniques de la batterie, le morceau évolue gracieusement vers un paysage sonore cinématique qui débouche du chaos vers la rêverie avant de retourner au chaos.
Avec "Leaves across the road", un morceau mélodique ensorcellant, il se distingue assurément comme l'un des grands moments du CD. "Backward", le dixième et dernier morceau, une boucle de guitare lente, fluide et hypnotique, chargée d'une sensation sombre d'effroi imminent, singulièrement émouvante et plus envoûtante que la séquence au ralenti d'un rêve de David Lynch, conclu ainsi l'album sur une touche obsédante.
Romantiquement sombre, séduisant plutôt que cafardeux, "Every silver lining has a cloud", traverse chaque morceau comme la houle nocturne d'un ciel orageux, entraînant l'ensemble dans une puissante ferveur irradiée d'âme qu'on ne peut écouter sans y succomber. Un bijou.
Site web avec extraits de l'album et achat en ligne: http://www.myspace.com/eslhac
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