Dans certaines cultures, lorsqu’un membre entrait, au cours d’un rite de passage, en contact avec un espace non-humain, il sortait du groupe social et choisissait un nouveau nom.
Sans beaucoup extrapoler, c’est un même cheminement qui incite l’écrivain à adopter un pseudonyme, autrement dit, un « nom secret ».
Dans son essai : L’homme intérieur et ses métamorphoses (Ed.Albin Michel) Marie-Madeleine Davy, précise : « Le nom patronymique est sans importance ; le nom secret se découvre au cours de la démarche intérieure, il porte le contenu d’un appel […] L’ignorance du nom est éprouvée comme un exil. »
Qu’est-ce que l’écrivain peut dire de cet espace, de cette dimension non-humaine ? C’est un lieu que l’on approche par la conscience.
L’acte d’écrire devient alors cet espace anonyme où affluent des énergies : celle du silence, celle de l’inconscient, de l’imagination et du langage.
Ce sont ces énergies conscientes qui œuvrent au sein de cet inconnu que nous nous découvrons être et qui nous appelle, pour reprendre ce beau titre du photographe Eric Aupol, à marcher vers l’immobile et, dans le même temps, à s’établir dans le mouvement.
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